Faut-il modifier la loi de Moore?

Bon, d’abord, ce n’est pas une loi, mais une observation, et il semble que cela s’arrondisse à trois ans, et non plus deux. Je trouve que cela devrait être une asymptote, à plus ou moins long terme, ce n’est que mon opinion.

Faut-il modifier la loi de Moore ? Un passage à tous les trois ans serait peut-être pertinent. Mais la réalité est que les capacités globales des puces sont bien plus dures à mesurer que par le passé. Alors que la loi de Moore parlait de la puissance des CPU, la puce qui anime votre téléphone est un véritable monstre de Frankenstein, composée de « morceaux » différents. Appelés SoC pour system on a chip (système sur une seule puce), ces super composants intègrent tout à la fois CPU, GPU, ISP ou encore NPU (processeur neuronal). Et non seulement les processeurs sont hétérogènes en nature de composants, mais ils le sont aussi en finesse de gravure, désormais plus important des leviers de l’amélioration des performances. Et cette diminution de la taille des circuits qui permet l’augmentation de la densité en transistor par mm² est, si ce n’est menacé, tout du moins de plus en plus compliquée à réaliser.

Bon, salut à Gordon Moore cofondateur d’Intel.

La fin ou la « mort » de la « Loi de Moore » est annoncée tous les ans depuis plus de deux décennies. L’an dernier, c’était le PDG de Nvidia qui promettait sa fin lors d’une conférence de presse. Pourtant, 2023 sera l’année qui verra le lancement de la production de masses de puces en 3 nm et les performances continuent de progresser à un rythme toujours soutenu, moindre, il est vrai, que par le passé. Fini les dizaines de pourcents automatiquement gagnés par la réduction des circuits, aujourd’hui les ingénieurs utilisent tous les axes de progrès possibles : à la gravure s’ajoute la complexité des architectures, l’hétérogénéité des éléments logiques (SoC, lire ci-dessous), l’empilement des puces (chiplets), ou encore le logiciel.

Gordon Moore, l’un des fondateurs d’Intel en 1968, est mort le 24 mars à Hawaï à l’âge de 94 ans. Ayons une petite pensée pour ce grand scientifique, pionnier de l’informatique, dont le travail visionnaire nous permet aujourd’hui de vivre collés à un écran devant Excel ou Visual Studio, bien calé dans un fauteuil ergonomique, au lieu de devoir labourer les champs derrière une charrue comme au Moyen Âge. Son nom restera à jamais dans la postérité grâce à la fameuse loi de Moore, toujours (plus ou moins) valide aujourd’hui, qui stipule que le nombre de transistors dans les CPU double tous les deux ans. Pendant ce temps-là, le type qui a eu l’idée de mettre des loupiottes RGB sur les barrettes de RAM est probablement toujours en vie
Il est parti overclocker le Paradis – Canard PC