La « Dette Technique » est un terme sympathique pour parler de ce qui traîne sous le tapis des projets précédents, notamment.
Cet article (1) l’évoque franchement, et tente d’en faire le tour.
Résumé : Ebauche d’une nouvelle approche :
Et si finalement il fallait plutôt s’inspirer des jardins et d’un manuel de jardinage, comme métaphore de gestion du SI ?
Cette image a été proposée ce mois-ci, par Yves Caseau, le DSI Groupe de Michelin, lors de sa conférence sur le rôle l’architecte, dans le cadre du forum MarcusEvans sur l’évolution de l’architecture d’entreprise. GreenSI ne peut renier cette idée de verdir les SI, et c’est même l’origine de son nom choisi il y a 10 ans
La question reste cependant entière de savoir comment, et à qui, confier les tâches de jardiniers, qui vont mettre un tuteur par-ci, de l’engrais par là, tailler un buisson ou complètement élaguer un arbre. Et bien sûr sans avoir besoin de monter des projets de refonte complexe. Car c’est bien cela l’approche de la dette technique au quotidien, de permettre un travail de fond permanent sur la vitalité du SI.
Oubliez les grands projets de refonte, qui se font rarement, et adoptez plutôt l’œil du jardinier bienveillant sur son jardin :
L’entretien n’est pas gratuit
La « re-factorisation » fait partie du plan de gestion du cycle de vie de l’application et doit donc avoir un budget consacré dans les projets. N’hésitez pas à annoncer 10% à 15% du total du coût de développement (hors pilotage), comme futur coût annuel récurrent, pour que vos clients s’habituent dès le début des projets à l’idée de l’entretien de ce qu’ils vont aller ajouter au patrimoine applicatif.
Et qu’ils revoient leurs exigences à la baisse le cas échéant.Connaissez votre jardin
La dette est dans toutes les applications, mais il y a dette technique et dette technique. Il faut donc les caractériser en matière de risque, d’impact métier ou business et de coût de réhabilitation. Ceci permet de répondre à LA question brûlante : « Mais au fait, par où commencer ? »
La mobilisation des responsables des applications peut aussi être organisée de cette façon, avec des « primes » (ou des malus) distribuées aux projets qui intègre les dettes techniques prioritaires dans leurs évolutions.Mettez la cabane à outils au milieu du jardin
La boîte à outils pour évaluer, traiter, ignorer ou retarder la dette technique existe. Alors simplifiez-vous la tâche et utilisez-la. Vous-la trouverez sur le web et même auprès de ceux qui voulaient vous vendre des projets de refonte, mais méfiez-vous quand même qu’ils ne gardent pas cette idée derrière la tête
Mettez en valeur les vieux arbres
La communication est essentielle, à la fois pour sécuriser la démarche mais aussi pour montrer son impact.
On a souvent l’envie de mettre les vieux « legacy » sous le tapis et pourtant s’ils sont bien gérés il n’y a aucune raison de ne pas être fiers de son datawarehouse sur AS400, euh pardon System i5, ou de sa base SQL de 2To, toujours aux normes en termes de performance.Le digital, la complexité, l’agilité et la réduction des budgets nous obligent à changer notre regard sur les approches projets traditionnelles qui découpent le temps, l’espace et les ressources.
La perspective du jardin et de la dette technique peut nous aider à voir les choses différemment. Vous rencontrez rarement un jardinier qui veut tout raser, mais plutôt des jardiniers qui entretiennent tous les jours.
Bon jardinage à tous, à commencer par moi. (Ya du boulot )
Source : (1)