OpenAI ne veut pas être FOSS, pour éviter de ravager le Monde

Elon Musk est véner d’avoir fondé OpenAI (100 Millions USD) pour que les autres en récoltent les fruits (comprenez MSFT).

Selon le journal économique, c’est l’absence de financement de Musk, mais aussi l’émergence de la technologie des « transformers », technique de deep learning révolutionnaire – et coûteuse – introduite par Google en 2017, qui a poussé OpenAI à radicalement changer de credo. Et, en 2019, à inaugurer OpenAI LP, une entreprise… à but lucratif, cette fois. « Nous aurons besoin d’investir des milliards de dollars dans les années qui viennent dans le cloud computing*, d’attirer et de retenir des gens talentueux, et de fabriquer des superordinateurs pour l’intelligence artificielle* » expliquaient à l’époque les dirigeants de l’entreprise pour justifier ce choix…

Quatre mois plus tard, en juillet 2019, OpenAI révélait un « partenariat exclusif » avec Microsoft. À la clé, un investissement… d’un milliard de dollars de la part du géant du logiciel. La suite, on la connaît.

Cette bascule d’une structure sans but lucratif à l’entreprise qui a créé ChatGPT, Elon Musk ne l’a toujours pas digérée. « OpenAI a été créé comme une entreprise open source sans but lucratif (c’est pourquoi je l’ai nommé “Open” AI), afin de servir de contrepoids à Google. Mais c’est maintenant devenu une société à sources fermées et à profit maximum contrôlée efficacement par Microsoft. Pas du tout ce que je voulais » twittait-il récemment. Il a même coupé l’accès qui permettait à OpenAI d’utiliser les données de Twitter pour entraîner ses modèles.

On peut comprendre la frustration d’Elon Musk, qui est passé à côté d’une pépite qu’il a pourtant fait éclore, alors qu’il se retrouve empêtré dans la gestion chaotique d’un Twitter bien trop cher payé ! Mais si l’on en croit Semafor, il ne peut s’en prendre qu’à lui-même, puisque ce sont ses décisions qui ont poussé OpenAI à changer de modèle.

Sam Altman, lui, semble en tout cas prendre cette affaire avec philosophie. Récemment interviewé par la journaliste Kara Swisher, il nie en bloc les accusations d’Elon Musk. « Nous ne sommes pas contrôlés par Microsoft, ils n’ont même pas de siège au conseil d’administration , nous sommes une entreprise indépendante » clame-t-il. Et quant à la fin du « tout open source », il a aussi une justification plausible : « je ne pense pas qu’il serait bon de rendre GPT-4 open source*, par exemple. Nous ne pouvons pas écarter la possibilité que cela déclenche certains ravages dans le monde ».*