Pour ne plus tomber dans le piège des fake news

Publié initialement à : Pour ne plus tomber dans le piège des fake news

C’est l’ami Rémouk qui me l’a fait remarqué lors du dernier Webosaures : Google News a intégré une section sur son site pour mettre en avant uniquement les « Fact Check« . Ces articles, rédigés par des médias considérés comme sérieux, reprennent les fausses affirmations qui trainent sur le net, et tentent d’en démêler le vrai du…

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Pour rebondir sur la véracité des news que l’on peut trouver, j’ai découvert il y a peu l’extension « DisMoi » qui permet, entres autres, de signaler quand un article est trompeur ou bien qu’une « réponse » a été donnée plus tard.
J’ai cru comprendre que tout était basé sur la contribution des internautes mais pas que. Donc tout n’est pas vérifié mais ce qu’il l’est semble être juste.

Une image vaut mieux que mille mots, voici le site de l’extension (qui contient plusieurs images)

Tout semble clean en plus (Opensource, Français, sans pub, sans traceur)
@zorg6 si tu veux vérifier cette dernière partie pour confirmer (ou infirmer) vu que t’aimes bien regarder ce côté-là :slight_smile:

PS : je mets quand même une image d’exemple

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Bonjour,

D’abord, félicitations et merci @Korben d’amener le sujet et de tenter d’éclairer les foules, d’améliorer l’état des choses et l’auto-défense dans l’art de s’informer. Et oui, ce n’est pas une science.

J’ai testé le fact-check google présenté par @Korben, intéressant, mais pour le moment, il ne me semble pas que j’y trouve beaucoup de sujets vérifiés (fact-checked). No problemo, car @Korben ne parle pas uniquement de cela mais de principes et méthodes générales.

De même merci @PouetPouet de me solliciter sur ce qui me titille.

A ) Je ne connaissais pas DisMoi avant ce jour, je viens de STFW 3 minutes, y compris sur leur site, le concept semble utile et bon, mais je ne prétends pas avoir un avis éclairé sur cette extension et les résultats, encore moins sur les aspects techniques, sécuritaires, FOSS à cet instant, si tant est que je puisse en avoir un qui compte.

(Ya p’tet une extension qui existe pour conseiller des extensions? :wink: )

J’ai compris que l’utilisateur choisi ses « éclaireurs »/« contributeurs » pour disposer de leurs conseils.

La page sur le financement du projet apporte notamment cela :

II. Les sources de financement aujourd’hui et demain
Le projet repose actuellement sur l’apport personnel de ses fondateurs en temps et en argent. Maarten Samson, John Samson et Benjamin Menant ont été les plus gros contributeurs jusqu’ici.
L’esprit du projet exclut la publicité ou la revente de données personnelles comme modèle de économique.
Lorsque la communauté d’utilisateurs de Dismoi sera suffisamment grande, nous financerons le projet par des services premium aux contributeurs professionnels (media, e-commerce, association…) souhaitant diffuser de façon pertinente une grande quantité d’informations du web à leurs communautés.
Par exemple, je suis une association de consommateur, je veux diffuser mon comparatif de lave-linge sur tous pages d’e-commerce qui parlent des modèles que j’ai testé. Dismoi permettra de le faire en quelques minutes.

B ) De même, la page sur le projet
et sur son financement sont explicites, sinon claires, on y lit notamment :

V. Modèle économique
Notre modèle économique est basé sur un abonnement mensuel aux futures fonctionnalités premium. Le financement actuel et futur du projet vous est détaillé ici.

Et :

IV. DisMoi demain
Nos équipes travaillent actuellement sur le lancement de :

  • une interface grand public de contribution
  • la connexion de DisMoi à Twitter et Mastodon
  • les applications pour mobile et tablette
  • l’ouverture d’une API de contribution
  • notre déploiement à l’international.

Cela me semble à étudier donc, et à suivre, comment ce projet commercial évolue.

Vous pouvez les contacter, et creuser leur GitHub.

C ) L’idée est dans l’air, car je viens de voir un débat présentant une tentative (non commerciale peut-être) de présenter un service de Reporters sans Frontières, c’est évoqué dans cette vidéo à 00:07:20 par Asma Mhalla sur « C ce soir » du 1er février 2023, dans cet extrait. Elle est enseignante à Sciences Po, spécialiste des enjeux politiques du numérique.

Elle parle d’un projet de Reporters Sans Frontières de fournir une certification et traçabilité, non pas de la Vérité, mais des conditions de production de l’information.

L’émission complète S3 : Intelligence artificielle : révolution ou cauchemar ? est là.

PS: Je déclare n’avoir aucun conflit d’intérêts dans tous les projets discutés dans ce fil.

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Puisque notre capacité à nous informer et à nous défendre des manipulations nous importent, je nous invite à revoir l’entrevue de Clément Viktorovitch chez Thinkerview.
CV parle plus précisément des solutions à partir du deuxième tiers de la vidéo.

Je pense que le sujet de la crédibilité et de l’acceptation populaire de ces fake news est bien plus compliqué que le simple fait de la fainéantise des colporteurs ou de l’audience.

Pour moi, cela touche aux problématiques d’ingénieurie sociale, qui découlent directement du fonctionnement physique/hormonal de notre cerveau. Ce qui explique pourquoi il est si dur de lutter contre, je vous rejoins tous ici, ce ramassis de connerie.

Sur le sujet, le bouquin de Mitnick est plutot sympa à lire (mais il y en sans doute d’autres plus récents).

Et n’oubliez pas le « Wizard First Rule » :
« People are stupid; given proper motivation, almost anyone will believe almost anything. Because people are stupid, they will believe a lie because they want to believe it’s true, or because they are afraid it might be true. People’s heads are full of knowledge, facts, and beliefs, and most of it is false, yet they think it all true. People are stupid; they can only rarely tell the difference between a lie and the truth, and yet they are confident they can, and so are all the easier to fool. »

NB : première parution de ce bouquin en 1995, bien avant l’existence même des réseaux sociaux et des fake news à grande échelle… Mais put***, c’est tellement vrai (et pour une raison très simple, la technologie avance et évolue très vite, le cerveau humain non)…

@sebc
Wizard’s First Rule
Non, je ne dirai pas « People are stupid ». Ca me semble inutile, inefficace et non bienveillant, si ce n’est faux. Les gens sont vulnérables, souvent, oui. Majoritairement? Ca dépend.

D’ailleurs je ne sais pas ce que Mitnick propose comme solutions, que dit-il?

cViktorovitch en parle, il faut éduquer et donner les moyens de comprendre, analyser, et se défendre des manipulations.

Je pense que l’ignorance et le conditionnement sont ce qui permet d’utiliser les biais et failles intrinsèques naturelles, systémiques, culturelles des cerveaux humains conditionnés, notamment par les religions, et non suffisamment éduqués.

L’ignorance permet toutes les manipulations. Lorsque j’ai acheté un bouquin de maths pour mes kids, j’ai choisi un livre dont la très longue préface parlait des raisons pour lesquelles il était bon de maîtriser les maths a minima.
Exemple : Savoir qu’un politicien qui dit : Les impôts n’augmenteront pas de 10% d’un coup, mais 5% cette année, puis 5% l’année suivante. est en train de nous entuber. C’est très caricatural et simpliste, mais choisir un candidat, une réforme, un contrat, une commande sans connaître les maths a de fortes chances d’être à votre désavantage, et ça c’est réel.

@sebc

Hmmm… Merci pour les références.

Cela dit, désolé de te dire que tu te contredis toi-même : Je constate que Mitnick contredit la Wizard’s First Rule de Terry Goodkind.

Dans The Art of Deception Partie 2, Chapitre 4, « Building Trust » il écrit :

Some of these stories might lead you to think that I believe everyone in business is a complete idiot, ready, even eager, to give away every secret in his or her possession.
The social engineer knows isn’t true.
Why are social engineering attacks so successful?
It isn’t because people are stupid or lack common sense.
But we, as human beings are all vulnerable to being deceived because people can misplace their trust if manipulated in certain ways.
The social engineer anticipates suspicion and resistance, and he’s always prepared to turn distrust into trust. A good social engineer plans his attack like a chess game, anticipating the questions his target might ask so he can be ready with the proper answers.
One of his common techniques involves building a sense of trust on the part of
his victims. How does a con man make you trust him? Trust me, he can.

Je suis d’accord avec Mitnick :
:nerd_face: Les gens ne sont pas stupides.

@sebc Néanmoins, je suis d’accord quand tu dis que cela n’est pas que de la fainéantise, mais que cela utilise l’ingéniérie sociale.

« Raisonner de travers », être victime de biais cognitifs, c’est cependant notre lot tous.

Cela en devient une science.

Comme cViktorovitch, je pense qu’il faut éduquer, éduquer encore, nous donner les moyens de savoir nous défendre.

Pour cela, il faut des moyens, et lutter contre la fraude fiscale et le capitalisme qui dépèce l’Education Nationale, les parents et les Profs, des moyens, du temps, de l’énergie, des motivations qu’il faut pour faire de leurs enfants (nous) des citoyens démocrates ayant pour valeurs la Liberté, l’Egalité, la Fraternité. C’est mon opinion subjective.

Ce qui me choque dans cet article, et comme souvent sur ce débat, c’est la non ouverture d’esprit de certaines personnes (et j’ai l’impression d’en lire beaucoup) adeptes du fact-checking.

Autant, je peux comprendre que quelqu’un qui ne cherche pas à vérifier les infos/sources ne soit pas ouvert à la discussion car potentiellement convaincu par ce qu’il veut croire, autant j’ai l’impression que pas mal de personnes adeptes du fact-checking (elles-mêmes convaincues par un tiers pour certifier une info/source, ce qui peut aussi lancer un débat dans le débat) décrivent leurs opposants avec des mots non-constructifs. L’article en est un bel exemple.

Sans parler du biais potentiel des fact-checkers, à en croire infaillibles et capables de penser pour vous : par exemple le graphique d’Abbie Richard repris par Korben. Au départ, je n’arrivais pas à saisir le rapport entre le point de non-retour et le fait d’être antisémite (qui est évidemment mauvais). Je me lance dans quelques recherches simples :

  • Abbie Richard :

Abbie Richards (born 1996) is a feminist and environmental activist whose conspiracy theory charts went viral on Twitter in 2020 and 2021. She is based in Melbourne, Australia and is of Jewish descent (wikipedia).

→ déjà, on a une féministe et militante de l’environnement, pas une chercheuse en sociologie ni psychologie, et de confession juive, y a peut-être un biais. Mais peut-être que je me trompe, peut-être qu’elle a publié ce graphique dans une revue scientifique avec d’autres chercheurs qui ont tout sourcé et chiffré. Je me mets donc à chercher un peu plus :

Abbie Richards a créé un magnifique graphique de conspiration qui a fait fureur sur TikTok, puis sur Instagram, Twitter et bien d’autres endroits.
(Traduction de : I talk to the creator of the Conspiracy Chart).

→ Plus loin :

Salut Abbie ! Parle-moi un peu de toi […]

Salut David ! Ma vie consiste principalement à faire des études supérieures et à créer des TikToks. J’ai commencé ma maîtrise en études climatiques aux Pays-Bas il y a seulement deux mois, alors je suis encore en train de m’adapter à la vie là-bas. (Traduction de : I talk to the creator of the Conspiracy Chart).

=> Donc en gros, si on croit en cette fact-checkeuse, qui n’a de chiffre que le nombre de partages sur Tiktok et Twitter, on croit en une idée reçue d’une personne sur un beau graphique, voilà. Et après, ça se lâche sur « les autres » à tout va sur l’article, vraiment dommage.

Je termine par cette citation :

Ca me semble inutile, inefficace et non bienveillant

cette remarque de @zorg6 a pour moi plus de poids que l’article et tous les commentaires qui en découle.

Donc il faudrait fermer tous ces sites et laisser un organisme officiel dicter ce qui est vrai ou faux, une sorte de ministère de la vérité en somme ? …
Et faire aveuglément confiance à un tiers ? …

Qui va pouvoir dénoncer le jour ou cet organisme, qui désormais détient la vérité, abusera de son pouvoir ? et quand ceux qui produisent les fake-news seront justement ceux qui doivent les valider ?

Même sans ça, Assange et Snowden sont déjà des complotistes criminels, un enfermé, l’autre exilé, alors si le miniver devenait réel tous les lanceurs d’alerte seraient muselés, on n’aurait plus aucun moyen d’être informés, des scandales comme ceux dénoncés par les pré-cités ou bien des scandales comme le mediator ou l’oxycontin n’auraient jamais pu être révélés.

Détruire la liberté d’expression n’est jamais une bonne idée, dans l’histoire à chaque fois qu’on a attenté à celle-ci ça s’est très mal fini. Il n’y a pas d’autres moyens, il y a des farfelus, des platistes, etc., et bien même ? est-ce qu’ils sont dangereux ? si oui il y a déjà des lois pour gérer ça, et pour ceux qui sont juste stupides rien ne nous oblige à les côtoyer, ils ont leur réseaux, leurs sites, chacun choisit ce qu’il veut voir.

« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai pour que vous ayez le droit de le dire » (citation faussement attribuée à Voltaire, mais c’est l’idée qui compte).

La réalité peut dépasser la fiction. C’est l’actualité. C’est cette semaine, les « Story Killers ».

Un journaliste de BFM, des agences de désinformations capables d’influencer l’opinion, des élections, des JT…

Durant plus de six mois, le consortium a pu identifier des acteurs majeurs de cette activité. De l’Inde à l’Arabie Saoudite, en passant par Israël, l’Espagne et les États-Unis, le consortium a enquêté sur les entreprises et les mercenaires qui vendent désormais des services « clé en main » à des États ou des hommes politiques dans le but d’influencer les opinions, manipuler des élections, ou détruire des réputations au détriment de l’information et de la démocratie. Alors qu’elle représente une menace globale souvent invisible, cette nouvelle industrie très rentable est en plein essor. Elle se développe d’autant plus facilement à coups d’avatars, de bots et de faux comptes, qu’aucune réglementation ne la régule vraiment. Selon un rapport du Oxford Internet Institute, en 2020, au moins 81 pays ont eu recours à des campagnes de manipulation organisées sur les réseaux sociaux.

A)

B)

Ce jour, les enquêteurs de la cellule investigation de Radio France avec 30 médias coordonnés par le consortium Forbidden stories publient un article selon lequel le journal « Valeurs actuelles » a publié une tribune qui servait les intérêts d’une agence de désinformation israélienne.

Le Rédacteur en Chef de Valeurs actuelles aurait admis s’être fait rouler.

ENQUÊTE. "Story Killers" : Percepto, l’autre champion de la désinformation, a ciblé "Valeurs actuelles"

Complément de ce jour :

« Story Killers » : une start-up toulousaine propose de présenter des publi-reportages comme de vraies informations

Une société toulousaine offre à ses clients la possibilité de publier des publi-reportages dans de grands médias sans que la mention « sponsorisée » n’apparaisse. Une forme de blanchiment d’informations contraire à la règlementation.

Voilà tout le problème, tout le journalisme est noyauté et/ou corrompu (subventionné), et ce sont ces mêmes personnes qui ensuite veulent nous faire du « fact-checking » en nous disant ce qui est vrai ou faux.

@woodruff

Non, il ne me semble pas que tous soient corrompus.

Par exemple, je ne connais pas de cas de désinformation avérée de la part du service public (Radio France : France Culture, France Inter, France Info, etc) récemment. Je ne parle évidemment pas du temps de l’ORTF quand le premier ministre validait les communiqués de presse.

Que chacun ait ses idées et préférences politiques, c’est humain.

D’ailleurs, certains préfèreraient que les journalistes disent clairement leur orientation, plutôt que faire semblant d’être neutre.

Vaste débat.

Il y a une différence entre arguer pour son camp, clairement et dans le cadre du débat démocratique, et tromper l’auditoire avec des mensonges avérés, qu’ils soient directs, ou bien pire souvent, indirects, c-à-d. mentir par omission sciemment.

Les mensonges les plus forts, toxiques, malfaisants sont souvent les omissions plutôt que les mensonges directs.

Le dernier exemple de l’agence Toulousaine est un mensonge par omission : Vanter les avantages d’un service ou d’un produit, en omettant de dire que c’est publicitaire. C’est pô bien.